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Genealalie
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28 novembre 2007

Yport, petite station balnéaire...

Yport, petite station balnéaire du Pays de Caux. Sa tarte aux pommes, ses falaises... Oui, mais pas que...  Au gré de mes recherches sur la famille Barray et la région, une vision bien différente s'est dégagée.

Yport_port

Yport est un village reconnu officiellement comme tel très récemment, sa séparation de la commune voisine de Criquebeuf en Caux n'ayant lieu que le 1er janvier 1843. L'église a été financée par les notables de la commune, comme le raconte très bien Guillaume Lemaitre sur son site formidable sur Yport (rubrique Patrimoine/L'indépendance politique et culturelle de la commune).     L'histoire complète d'Yport est retracée sur ce site (Rubrique : Brève histoire d'Yport).

La population d'Yport est presque entièrement tournée vers la mer. Les hommes sont marins, les femmes ouvrières en filet (de pêche). Sur ce site "Un marin à Yport", Aimable Louis Friboulet, un marin né en 1880 nous raconte son quotidien, ses     campagnes de pêche à Terre Neuve, quand les hommes partaient en mer du printemps à l'automne. "Naitre à Yport, pour un garçon, c'est naître marin et je serais donc     marin..."


Terreneuvier
    Source : forum du Boutmenteux - environ 1910

Le site de Guillaume Lemaitre propose (rubrique Patrimoine/Disparus en mer) des relevés de disparitions en mer, qui donnent une vision plus claire des dangers qui menaçaient les marins. Je vous en propose un extrait :
   
Par devant nous, le tanneur (François Louis), capitaine du navire du commerce le Bois-Rosé, ont comparu les sieurs leSeu (Louis Anthime) et paumelle (Valentin jérémie), lesquels nous ont declaré que partis de la rade de St pierre dans la chaloupe dudit batiment le mardi treize avril avec les sieurs Bigot (Benoit Antoine), Vallin (Severe Alphonse), Maillard (Anthime maxime) et maillard (jean hospice) pour aller faire du hareng à la Baie de fortune (Cote de Terre-Neuve), ils ont quitté cette terre le seize avec des vents de L.E.N.E., peu de temps après leur départ, le vent devint très fort et la chaloupe ayant vent arrière ne pouvait garder que son foc, au moment où elle approchait St pierre, une lame tomba a bord et jeta à la mer le nommé Bigot (Benoit Anthime), fils naturel de Rosalie Bigot âgé de vingt neuf ans né à Criquebeuf (Seine-Inférieure), matelot de 2eme classe inscrit à Fécamp f°868 n°173. Dans ce moment, la mer était extremement grosse et il tombait une neige très épaisse aucun effort ne pouvait être tenté pour sauvé l’infortuné Bigot. Car en même temps que la mer était trop grosse pour que la chaloupe put tenir le bout au vent et la neige trop épaisse pour distinguer les objets même à la plus petite distance, d’un autre coté la lame qui était tombé a bord de la chaloupe l’avait mis en grand danger et ne fut qu’avec la plus grande peine qu’on vidait l’eau qu’elle contenait et qu’on en jeta à la mer une partie de son lest, après l’accident, le temps devint de plus en plus mauvais et la neige empêchant de rien distinguer, la chaloupe ne put gagner St pierre que le lendemain à huit heures du matin.

    Dans ce tableau "
La Mauvaise nouvelle", de Pierre Marie Beyle (1885), un marin vient annoncer à sa famille la mort en mer d'un marin     d'Yport.
Retour_de_pecheur

Toujours sur le site de Guillaume Lemaitre, cet étonnant article de Mme Schortz qui présente une étude sur la langue propre à Yport. Imagnez qu'un Fécampois et un Yportais avaient du mal à se comprendre ! Et pour brouiller un peu plus les cartes, nos Yportais ne se faisaient connaître que par leur surnom, par par leur nom de famille, réservé aux actes officiels.
   
J'aurais peur de ne pas être complète sur l'histoire d'Yport si je n'indiquais pas que Yport aurait des origines grecques, à lire entre autres dans l'introduction de l'article
ICI.
   
J'ai été touchée par la rudesse de la vie dans ces villages côtiers lors de mes recherches. La mortalité infantile est impressionnante et certains couples n'ont plus qu'un ou deux enfants vivants de plus de 10 ans sur les nombreux qu'ils ont mis au monde. Rien à voir avec ce que j'ai pu rencontrer dans les villages plus ruraux du côté Anquetil ou dans un environnement plus bourgeois du côté Bouquet. Ces femmes, seules les trois quarts de l'année, restées à terre pour tout gérer en l'absence de leurs maris partis en mer devaient avoir une vie extrêmement difficile.
   

Yport est une charmante station balnéaire familiale, mais je ne regarderai plus ses petites maisons de la même façon.  

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